Des nouvelles des Changes Makers (enfin!)
Comme tout le monde, nous avons été balayé par la tornade du confinement et relégué du jour au lendemain à domicile, avec les avantages et les inconvénients que cela implique.
Sur cinq personnes au "coeur" de l'équipe de Ze Change Makers, nous totalisons 12,5 enfants (0,5 pour celui à venir), dont 5 en dessous de 4 ans. Ce qui nous fait un total de 2,5 enfants par personne. Cela ne veut absolument rien dire, mais en même temps cela illustre que notre petit monde a dû s'organiser.
Nous avons fait comme nous avons pu.
Nous avons commencé modestement, par garder le contact entre nous, prendre des nouvelles régulièrement. Tout le monde a été bousculé, nous ne pouvions conserver le rythme "d'avant confinement". Certains étaient plutôt sereins, d'autres en colère, d'autres perdus.
Nous avons fait beaucoup moins que ce que nous voulions faire.
Nous avons beaucoup de projets dans nos cartons; des petits, des grands, des colorés... Obligés de rester à la maison, bien sûr que c'est l'occasion de les cadrer, de les structurer pour être fin prêts et dans les starting blocks lors du déconfinement ! Mais... il y a la maison, les enfants, les conjoints, le manque de contacts sociaux (des vrais, en chair et en os!) et tout semble prendre beaucoup plus de temps.
Nous avons décidé d'accepter le fait que nous avions fait beaucoup moins que ce que nous voulions faire.
Moins d'énergie, davantage de sollicitations et de temps nécessaire pour faire "tourner" la maison... nous avons moins travaillé pour Ze Change Makers, mais énormément fait d'autres choses ! Du jardinage, des jeux, regarder par la fenêtre, écouter de la musique, discuter de la situation et de comment nous voyons l'avenir, poser des questions, ne pas trouver de réponses, poser d'autres questions, lire des livres, prendre des nouvelles de Tante Hedwige...
Sommes-nous nés pour travailler ou pour vivre ? Est-ce que travailler ne fait pas partie de la vie ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres choses dans la vie que le travail ? Est-ce que s'occuper de sa maison et de sa famille, ce n'est pas travailler aussi ? On peut continuer longtemps comme ça...
Et ce qu'il faut comprendre, c'est que nous avons fait moins en volume pour Ze Change Makers, mais qu'en fait nous avons fait autrement. Et tant mieux !
Et quand nous avons été "mûrs", nous avons décidé de lancer ce dont nous, en interne, avions besoin : des "bulles d'air" !
Ah enfin, respirer, lever la tête, se reconnecter à soi, prendre du recul, réfléchir à la manière dont nous avons vécu cette période exceptionnelle et surtout préparer l'avenir. "Préparer l'avenir", que nous voyons surtout dans sa dimension "accepter l'incertitude" au vu de ce qui arrive à la planète. Or, nous n'avons pas l'habitude d'être à l'aise avec ce que nous n'avons pas prévu.
Nous nous sommes interrogés sur la manière dont les salariés, assignés en télé travail ou au chômage partiel pendant 2 mois, allaient vivre cette reprise du travail au bureau. (Nous n'avons pas de bureau fixe chez Ze Change Makers). Oui il y a toute la logistique des masques, de la distance, du nombre de personnes maximum dans les bureaux, dans les ascenseurs... Mais quid de l'état d'esprit des équipes ? Quid de leur vécu, de ce qui s'est imprimé dans leur chair pendant cette période d'enfermement ? Ce qui s'est passé est trop peu commun pour revenir au bureau et faire comme s'il ne s'était rien passé, même si cela serait plus facile.
Nous avons tous besoin de partager, de nous exprimer. Dans un article publié en mars 2020, Laetitia Vitaud, spécialiste du futur du travail, déclare que "Sur LinkedIn, il est frappant de voir que 80 % des posts des salariés tournent autour de leur vécu."
Nous avons aussi été épatés par la créativité, la souplesse et le sens du service de ces équipes qui ont continué à délivrer leurs produits et services en faisant autrement, qui ont inventé de nouveaux produits et services ou qui temporairement ont fabriqué masques, gels, blouses, respirateurs...
Nous avons donc décidé de lancer un parcours Résilience sur trois niveaux, pour accompagner ceux qui souhaitent tirer profit de cette expérience inédite pour continuer à grandir en tant qu'individu, qu'équipe ou qu'organisation.
La suite est à écrire ensemble...
Apprennons à vivre dans l'incertitude, à appréhender une menace invisible, à stabiliser un rythme qui doit rester souple, à démmêler vie professionnelle et personnelle, à retrouver un peu de la "vie d'avant", à rêver à un "après"...
Apprennons à être bien, avec soi-même et avec les autres.
Pour aller plus loin, voici quelques ressources qui nous inspirent pour prendre du recul sur cette période de déconfinement
Une vidéo sur les émotions réalisée par "Et tout le monde s'en fout" (3 min 42), qui donne de manière humoristique quelques clés sur les émotions de base (la tristesse, la colère, la peur et la joie)
Un article très court sur la santé psychologique des travailleurs confinés, et quelques résultats chiffrés d'une enquête menée par le cabinet Empreinte Humaine qui montrent qu'il FAUT prendre en considération la santé des collaborateurs pour la suite
Un extrait de la bande dessinée "Comment accueillir une émotion", de la série en 3 tomes (sortie du 3ème tome en mai) Emotions : enquête et mode d'emploi d'Artmella. Un excellent décryptage du fonctionnement des émotions décrypté en images
Un article et un podcast de France Culture "Covid-19 : "Le travail ne pourra pas reprendre comme s'il ne s’était rien passé", qui illustre notre état d'esprit: NOUS NE POUVONS PAS REPRENDRE LE TRAVAIL COMME S'IL NE S'ETAIT RIEN PASSE. Nous ne rentrons pas de vacances, chacun a vécu des choses très différentes, intenses, dans un temps finalement très court. On ne peut faire l'impasse de parler de ce que les collaborateurs ont vécu, et prendre en considération ce vécu
Quelques clés de compréhension sur la fatigue induite par les visioconférences : "Nos esprits sont ensemble mais nos corps sentent que nous ne le sommes pas"
La chanson "Effets secondaires" de Grand Corps Malade
Portez-vous bien et à bientôt !
Image illustrant le titre : Photo by Gena Okami on Unsplash
