Universités d'été de l'économie de demain 2024 - UED
Des années que j’opère à mon compte au sein d’un collectif avec l’impression que nous sommes seulement 3 ou 4 avec un drapeau « les humains d’abord » dans un océan d’injonctions à « la productivité », «la performance », « l’efficacité »… et là dans ces Universités d'été de l'économie de demain, dans cette splendide Cité Université Internationale je me suis sentie à ma place. Enfin des gens qui peuvent me comprendre, qui se posent des questions, qui ont essayé des choses !
J’ai passé la journée avec une soif inextinguible d’apprendre, de découvrir et de m’immerger dans cet univers. Heureusement le nombre et la diversité des conférences, accessibles quelques fois en jouant un peu des coudes, m’ont donné du grain à moudre.
J’ai été ravie de découvrir Julia Faure de chez Loom en co-présidente d’Impact France. Je suis tombée par hasard il y a quelques années sur le post de Loom « pourquoi nous ne serons jamais une start up ». Ce post m’a littéralement « traversée » de part en part, je n’ai jamais pu l’oublier. Voilà comment on fait du business ! Voilà une marque qui prend position à l’encontre du discours ambiant usant du startuping et des levées de fond. J’ai aussi eu le plaisir d’écouter Elisabeth Laville, fondatrice du cabinet Utopies et très investie dans le label B Corp en France, dont j’avais déjà pu entendre une conférence à Marseille il y a quelques années. L’intervention d’Alexandra Palt m’a également marquée, et je serai intéressée de lire sa thèse (en cours d'écriture) « Decency as a pathway to ethical leadership in the 21st century ».
Je suis allée aux Université d’Ete de l’Economie de demain car je suis traversée par des questions existentielles concernant mon travail : quelle est la place de l’entreprise dans la construction de la société ? Et plus particulièrement, quel est son rôle dans un contexte de « sobriété » énergétique ? Je mets « sobriété » entre guillemets car dans le milieu de l’entreprise le mot « décroissance » reste extrêmement timide. Pour le moment, le politiquement correct relève de la « sobriété ». Mais c’est bien de cela qu’il s’agit !
Nous devons réduire notre consommation : produits, services, énergies. Alors, je pose même la question : est-ce que l’entreprise a vraiment un rôle à jouer dans le « monde de demain » ? Je ne sais pas.
Peut-être que oui sous une autre forme, peut-être pas du tout ! Peut-être faut-il aller vers autre chose que l’économie de marché. Peut-être faut-il aller dans cette ère de « post-croissance » proposée par Timothée Parrique.
Je suis arrivée à cet événement avec un tas d’interrogations et j’en repars avec beaucoup plus, et de l'énergie pour la suite.
Bonne rentrée à tous !
Hélène
Lien vers les Universités d'été de Demain, portée par le Mouvement Impact France
Les conférences auxquelles j'ai assistées :
- Courage, redirigeons !
- Rediriger vers un modèle soutenable ?
- Dirigeants militants : stop ou encore ?
- Quand la sobriété commence à coûter : l'heure des choix
- Après la performance, la robustesse ?
- Redirigeons les standards de la mesure d'impact avec le nouveau référentiel B Corp
Ce qu'il me reste à creuser :
- Le MOOC "Comprendre la crise écologique pour réinventer l'entreprise" édité par le C3D, Collège de Directeurs du Développement Durable dans les entreprises (gratuit, 10h)
- Les études publiées par Utopies
- L'Impact Score développé par Impact France : référentiel commun construit par et pour les entrepreneurs et dirigeants. Il permet à toute entreprise de s’évaluer sur son impact social et écologique à 360° et de rendre visible son niveau de progression
- Le B Impact Assessment : outil de pilotage et de mesure de l’impact des entreprises. Il permet d’évaluer leur performance sociale, sociétale et environnementale, ainsi que de l’améliorer. C’est aussi le support de la labelisation B Corp