Ticket for Change à Marseille !

Ticket for Change à Marseille !

Le Ticket Tour 2018 passait du 28 au 30 août à Marseille et organisait une soirée le 29 sur le thème de « Vive les galères ! », et pas n’importe où : la Friche de la Belle de Mai, un lieu de création et d’innovation unique sur le territoire français.

Un agenda orchestré avec brio

Chapeau bas aux cheffes d’orchestre (je n’ai vu que des femmes sur la scène) de la soirée. Pour être un peu du métier, nous pouvons témoigner que vous avez un sacré savoir-faire en terme de gestion d’énergie d’un groupe. Combien d’organisations, surtout liées aux entreprises, peuvent se targuer de réunir 350 personnes venant de divers horizons dans un amphithéâtre, et les tenir en haleine pendant tout ce temps ? Sachant qu'un amphithéâtre est une configuration faite pour transmettre unilatéralement, de la scène vers le public... Nous avons assisté à une performance de près d’une heure trente dont le fil rouge savamment déroulé par l’équipe de Ticket for Change a alterné brillamment mise en mouvement du public, interventions d’entrepreneurs chevronnés, pitchs de galères, vidéo, pour terminer en apothéose avec l’intervention de la chorégraphe britannique d'origine rwandaise Dorothée Munyaneza, dont le chant, la danse et la beauté ont suspendu le temps.

Rendre-sa-dignite-

Résultat : une salle conquise, d’une part pour continuer l’aventure du Tour, et d’autre part pour retourner travailler plein d’inspirations et d’énergie !

A vous qui devez organiser le prochain séminaire pour faire le point sur les chiffres de votre entreprise et où vous devez présenter un tableau excel de 50 000 lignes à 100 personnes, pensez aux gens qui vont vous écouter, renseignez-vous sur les dynamiques de groupe et la facilitation !

Quelques notes à la volée

Intervention de Pascal Lorne , fondateur de Go Job (et de beaucoup d’autres entreprises)

Jeune, Pascal monte une entreprise dans les nouvelles technos. Ça fonctionne bien, même très bien et il se fait racheter par facebook rapidement. Paillettes, pluie d’euros, succès, une dans le journal des Echos… et grosse remise en question. And so what ?

Il monte alors Go Job, une place de marché pour le travail en intérim, ouverte à tous.
Pascal-Lorne

La galère qu’il a partagée avec nous pendant cette soirée ?
Dans une des entreprises qu’il a montées, passage de 2 à 150 personnes en 2 ans, puis chute du chiffre d’affaire de 80% en 6 mois. Branle bas de combat pendant 4 mois pour trouver des fonds et payer ses collaborateurs…
Pascal-Lorne2

Son conseil pour un entrepreneur ?
On peut aller vers n’importe quel business model, sur n’importe quel marché… à condition d’écouter cette «petite voix» à l’intérieur de nous, celle qui sait. A partir du moment où nous sommes suffisamment à l’écoute de nous-même, nous saurons faire les bons choix, en accord avec nos valeurs. C’est ce qui nous propulsera dans la vie.

Comment entendre cette voix ? Il faut prendre le temps. Prendre le temps de se connecter à soi pour aligner qui on est, ce qu’on pense et ce qu’on fait. Il ne faut pas ramer «à contre courant», mais se mettre dans le sens de la rivière et se laisser porter. Les choses viendront ensuite d’elles-mêmes.

Intervention d’Arnaud Castagnède, fondateur d’Actavista

Actavista est une association qui développe des chantiers d'insertion et de formation qualifiante aux métiers du patrimoine, dédiés aux personnes les plus éloignées de l'emploi.

Le projet du moment d'Arnaud : le Cloître, un écosystème d'entrepreneurs engagés pour l'innovation économique et sociale qui s’installe dans l’ancien couvent des sœurs de la Visitation dans le XIIIeme arrondissement de Marseille.

La galère qu’il a partagée avec nous pendant cette soirée ?
Une grave erreur de recrutement au niveau de la direction, juste au moment où Actavista entamait une très grosse période de croissance.

Son conseil pour un entrepreneur ?
Pour les entrepreneurs : Allez-y ! Et pour les autres : Allez-y ! Intégrez la dimension sociale dans toutes les entreprises.

Et nos galères chez Ze Change Makers?

Il nous est arrivé d'être convoqué chez les RH parce que l’intrapreneuriat ne passe pas toujours de manière fluide dans une grande organisation, ou encore pas mal d'imprévus de dernière minute lors de nos Rencontres.
Mais de manière générale, concernant tous les tracas du quotidien, nous ne nous considérons pas en difficulté. Quand nous rencontrons un obstacle, nous essayons immédiatement de faire avec, de construire autour. Moins de monde que prévu à un événement? Les échanges et la connexion entre participants sera plus aisée. Mon boss n’est pas d’accord avec ma nouvelle initiative de bibliothèque partagée dans le hall d’accueil? Je vais proposer mon idée au service informatique avec qui je m’entends bien et qui a davantage d’espace. Du retard sur un projet? On en informe en toute transparence le.la principal.e concerné.e et on s’engage à lui offrir un petit-déjeuner, ça renforcera nos relations.

Quelques réflexions qui nous viennent à l’esprit quand on parle de galères :

  • Entendu sur un projet : « Si on réussit, on ouvre une bouteille de champagne, si on se plante, on ouvre une bouteille de champagne! »
  • Johannes Haushofer, met à disposition sur le web le CV de ses erreurs pour montrer que tout n’a pas toujours fonctionné pour lui. Une idée qui lui vient suite à la lecture d’un article écrit par Melanie Stefan, professeure à l’université d’Edinburg, et originellement publié dans le journal Nature.

Pour aller plus loin :

  • Evidemment les Podcasts « Vécus » de Ticket for Change, des conseils d’entrepreneurs suite aux galères qu’ils ont vécus.

En conclusion, Ticket, on adore, et je dirais même plus, on en redemande ! Revenez vite !